Le Schéma
d'Aménagement et de Gestion des Eaux (S.A.G.E.)
C'est l'instrument de planification de la politique de l'eau au niveau
d'une unité hydrologique cohérente (bassin versant, nappe
). Les orientations qu'il
doit définir collectivement au sein de la Commission Locale de l'Eau*ont une réelle
portée réglementaire puisque les décisions de l'État, des collectivités et des
établissements publics devront dans le domaine de l'eau, être compatibles avec ses
orientations.
Ainsi Contrats de Rivières et S.A.G.E. constituent deux outils
complémentaires pour la mise en uvre d'une politique de gestion intégrée et
globale des milieux aquatiques.
Les SDAGE, une
démarche prospective et cohérente pour gérer leau et les milieux aquatiques
La gestion rationnelle de notre environnement et de nos ressources en eau
est, chacun en convient, une condition essentielle du développement économique et social
durable de nos régions.
Il convient aujourdhui dorganiser cette gestion, dans lintérêt
général et dans celui des générations futures autour dune conciliation de la
protection des milieux aquatiques et de la satisfaction des usages économiques légitimes
de leau. Ainsi en a voulu la loi sur leau du 3 janvier 1992, qui a chargé les
comités de bassin, ces « parlements de leau » des six grands bassins
métropolitains français, de lélaboration des Schémas Directeurs dAménagement
et de gestion des Eaux (SDAGE).
Des outils de gestion et de cohérence
Les SDAGE, projets pour leau et les milieux aquatiques pour les 15 années à venir,
définis collectivement dans les grands bassins avec deux principes majeurs : évoluer de
la gestion de leau à la gestion des milieux aquatiques, et donner priorité à lintérêt
collectif.
Ces documents constitueront à la fois des outils de gestion prospective : engageant lÉtat,
notamment dans ses fonctions régaliennes, encadrant les collectivités locales dans leurs
décisions, organisant les perspectives dintervention, notamment celles des agences
de leau, et de cohérence au niveau des grands bassins hydrographiques, en :
orientant les schémas daménagement et des gestion des eaux (SAGE), les contrats de
rivières et de baies, rendant compatibles les interventions publiques sur des enjeux
majeurs, définissant de nouvelle solidarités dans le cadre dune gestion globale de
leau et de développement durable.
Des instruments juridiques
Les SDAGE sont également des instruments juridiques ; par leur approbation par lautorité
administrative, lÉtat sengage à ce que ces documents, résultant de la
négociation entre les différents partenaires de la gestion de leau, soient
respectés.
Toutefois, ces schémas ne créent pas eux-mêmes de nouvelles règles ; ils sappuient
sur larsenal juridique en mettant laccent sur les priorités à traiter.
Leur principale caractéristique juridique est dêtre opposable à lÉtat, aux
collectivités locales et aux établissements publics. Cependant, toutes les décisions
administratives ne sont pas concernées au même niveau par les mesures des SDAGE ; les
rapports les plus étroits concernent les décisions administratives dans le domaine de leau
qui doivent être compatibles (ou rendus compatibles) avec les orientations et les
dispositions des SDAGE, cest-à-dire ne pas être en contradiction avec elles.
Un document concerté et soumis à consultation
Pour préparer et amender les projets des SDAGE, les Comités de Bassin se sont appuyés
sur des commissions spécialisées existantes (planification), des commissions
thématiques et/ou géographiques créées à cet effet, ainsi que des secrétariats
techniques communs agences de leau/DIREN de bassin.
Au total quarante six commissions géographiques ont relayé de mi-92 à mi-95 sur le
terrain les six commissions de planification, permettant ainsi de tenir plusieurs
centaines de réunions de travail, où plusieurs milliers dacteurs de leau
(élus locaux, usagers, associatifs,...) ont pu sexprimer et confronter leurs points
de vue.
Tout ce travail a conduit en outre à une amélioration notable de la prise de conscience
des problèmes de leau dans chaque bassin et une connaissance approfondie de la
réalité par le plus grand nombre.
Par suite ces projets ont été arrêtés par les Comités de Bassin, puis mis en
consultation réglementaire des conseils généraux et des conseils régionaux, ainsi quauprès
des grandes agglomérations. Enfin ils ont été communiqués avec des synthèses des avis
recueillis, à la Mission Interministérielle de lEau et au Comité National de lEau,
pour examen de leur cohérence densemble et des éventuels problèmes aux limites.
Après prises en compte par les commissions délaboration de ces schémas des avis
recueillis, ils ont été définitivement adoptés par les Comités de Bassin et
approuvés par les préfets coordonnateurs de bassin au cours du deuxième semestre de
1996.
Principaux objectifs
Les SDAGE définis au niveau des six grands bassins français reprennent des
objectifs communs, dont les principaux sont :
savoir mieux vivre avec les crues en délimitant et faisant connaître les zones soumises
aux risques dinondation,
poursuivre encore et toujours la lutte contre les pollutions en améliorant la fiabilité
et les performances de la dépollution,
poursuivre lamélioration de la qualité des eaux de surface et satisfaire
durablement tous les usages,
garantir lalimentation en eau potable,
restaurer ou préserver les milieux aquatiques remarquables,
réaffirmer limportance stratégique et la fragilité des eaux souterraines et
sauvegarder la qualité des aquifères nécessaires à lalimentation humaine,
renforcer la protection des zones humides et espaces écologiques remarquables, instaurer
la protection des zones humides et espaces écologiques remarquables, instaurer une
gestion locale, concertée et équilibrée par bassin versant et système aquifère,
mieux gérer avant dinvestir, penser la gestion de leau en terme daménagement
du territoire.
Ces objectifs communs nempêchent nullement des enjeux spécifiques par bassin.
Mise en uvre
Dès approbation des SDAGE, les Comités de bassin devront se consacrer tout
particulièrement à leurs mises en uvre et à leurs suivis :
les suivis porteront sur les grands enjeux et les grands projets dintérêts de
bassin pour lesquels les Comités de bassin devront sassurer de leur compatibilité
avec les SDAGE. De plus ces comités devront, dans le cas de SDAGE comportant des enjeux
dépassant leurs propres périmètres, veiller à leur bonne intégration dans un ensemble
plus large.
les Comités de bassin devront également suivre, de façon globale dans leur bassin, les
objectifs généraux fixés par les SDAGE. Pour cela ils se doteront de tableaux et dindicateurs
leur permettant dappréhender de façon continue létat davancement des
procédures, des actes réglementaires, des différents états à réaliser,