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DIAGNOSTIC des SOURCES de POLLUTION.

Diagnostic par tronçon de rivière
Le bassin versant du TARAVU est ici décomposé en 6 tronçons correspondant à chacun des sous bassins versants des points de mesure où existent des données régulières. Ces tronçons ont donc des surfaces et des populations très différentes.

En amont du pont de Pinu (Cuzza, Ciamannacci, Palleca)
La pollution bactériologique constatée de 1995 à 1998 au pont de Pinu est particulièrement importante au regard de la population résidant en amont (2 350 personnes en été).
Depuis fin 1998, l'ensemble des hameaux est relié à une station d'épuration récente. Cependant, des eaux parasites ont été constatées en entrée des 3 stations, qui sont desservies par des réseaux anciens: il
conviendrait donc d'en diagnostiquer les canalisations et les branchements. De plus, lors des visites de ces stations, l'entretien courant n'a pas été jugé satisfaisant.

Dans la zone, les activités agricoles sont essentiellement porcines, avec 1 800 porcins sur un cheptel total de 2 140 animaux. Une partie de ces porcins est concentrée sur des aires de nourrissages situées en bordure de cours d'eau. Un inventaire plus précis des sources de pollutions potentielles (rejets des ateliers de transformation, dépôts de déchets d'abattage et enclos de parcage importants) permettraient, sinon d'en évaluer l'impact, au moins d'apprécier les moyens de limitation des risques de pollution.

Entre le pont de Pinu et le pont de Piconca (Zicavu, Vutera, Tassu)
De nombreuses sources de pollution ont été recensées sur ce tronçon: rejets directs de Zicavu, Tassu et du hameau de Giovicacci et à   Vutera (i bagni), ateliers de charcuterie, anciennes décharges et dépôts sauvages.
La population sur ce tronçon est de 2 530 personnes en été et le cheptel est de 2 300 animaux, donc les situations des deux tronçons du haut Taravu sont comparables.
Pourtant, au pont de Piconca, la pollution bactériologique du cours d'eau est plus faible qu'au pont de Pinu et a diminué ces 2 dernières années. Cette amélioration reste à confirmer. La diminution
de la pollution bactériologique, entre l'amont et l'aval du tronçon, s'explique peut être par l'éloignement relatif entre le pont de Piconca et les sources de pollution potentielles (notamment les rejets domestiques).
Le rejet direct des effluents collectés sur la commune de Zicavu se traduit par une nette dégradation de la qualité biologique et bactériologique de la Molina.

Entre le pont de Piconca et le Pont de la D26 (Currà, Zevacu, Livesi)
En aval de ce tronçon, la pollution bactériologique mesurée en 1998 par la DIREN (seule mesure disponible à notre connaissance) était importante (qualité 6D). On assiste donc, pour la saison 1998, à une dégradation importante de la qualité des eaux de baignade entre l'amont et l'aval de ce tronçon, alors que la population sur le tronçon n'est que de 1 150 personnes en été et que le cheptel est de l'ordre de  2 000 animaux (1 400 porcins).
Une forte pollution organique a été constatée lors d'une crue en novembre 1998.

Entre le Verga et le pont d'Abra (ruisseaux de Marcuggio et du Fiumicellu)
Ce tronçon, plus vaste que les précédents, est aussi plus peuplé, avec une population estivale de 5 000 personnes et un cheptel de près de   4 500 animaux. Il comprend deux des principaux affluents du Taravu,
le Fiumicellu et le Marcuggio, sur lesquels sont concentrés la majeure partie des rejets domestiques (1 300 personnes sur le Fiumicellu et       2 500 personnes sur le Marcuggio).
Pourtant, au pont d'Abra, la pollution bactériologique est moins importante qu'en amont du tronçon. Le pont d'Abra se trouve à au moins 4 km des rejets domestiques les plus proches (Urbalaconu, Zigliara et Maca Croci) et à 7 km de Santa Maria Sichè (1 500 habitants en été). Sur le ruisseau de Marcuggio, en aval de Santa Maria Sichè, apparaissent en 1994 et 1996 une pollution modérée par les matières oxydables et les nitrates. Cela permet de supposer que le Taravu et le Marcuggio ont un pouvoir auto-épurateur suffisant pour réduire les diverses pollutions à un niveau modéré en environ 5 km.

Entre le pont d'Abra et le pont de Calzola (Pitretu, Varguale, Pila Canali)
Ce tronçon de faible surface, est occupé par 2 500 personnes en été (dont 1 500 pour Pitretu dont les effluents ne sont pas traités et 600 pour Pila Canali) et par un cheptel de 1 000 animaux. il comporte aussi 4 anciennes décharges communales dont 2 au moins ne sont pas fermées.
En 1998, la pollution bactériologique en aval du tronçon était importante (5C). La pollution reste donc stable entre l'amont et l'aval de ce tronçon. il y aurait équilibre entre les apports et l'auto-épuration de la rivière. Ce niveau moyen de pollution s'explique peut être par l'éloignement entre le point de mesure et les rejets domestique (Pila Canali est à 4 km et Pitretu à 10 km).

Du pont de Cassoni à l'embouchure du Taravu (Sarra-di-Farru, Ulmetu)
Le tronçon du bas Taravu est occupé par une population de 7200 personnes en été dont les trois quarts sont concentrés sur le littoral. Les élevages ovin et bovin y sont importants (2000 ovins et 1 000 bovins) et les animaux sont généralement à proximité immédiate de la rivière.
Ce tronçon a la particularité de comporter un captage d'eau brute (pour la commune de Sarra-di-Farru) qui est juste en amont des rejets des deux stations d'épuration du littoral (Sarra-di-Farru et Ulmetu). Les analyses de qualité de ce captage montrent une absence de pollution pour tous les paramètres. A cet endroit, situé à plus de
10 km de tout rejet domestique, le Taravu a retrouvé une bonne qualité.
Par contre, les mesures effectuées en 1998, près de l'embouchure, en aval des deux STEP, révèlent une pollution bactériologique nette.
Les stations d'épuration du littoral participent de manière importante à la dégradation de la qualité de la rivière à cet endroit.

Diagnostic par type de source potentielle de pollution
Corrélation qualité/rejets domestiques.
Les rejets directs d'effluents domestiques sont une source importante de pollution bactériologique.
Les stations d'épuration présentes sur le bassin versant (de type lit bactérien ou boues activées) devraient avoir un abattement nominal de la bactério de l'ordre d'un facteur 10 à 100 (source: Guide de l'agent préleveur).
Cet abattement est conditionné au temps de séjour des eaux usées et à l'extraction de boues. Pour avoir une efficacité sur la bactério, une station d'épuration doit donc:
. ne pas recevoir d'eaux parasites;
. avoir un cheminement des eaux normal, donc un bon fonctionnement;
. avoir une bonne gestion des boues (qui concentrent notamment la pollution bactériologique).
Le mauvais fonctionnement constaté pour la plupart des stations laisse à penser qu'elles ne jouent pas leur rôle d'épuration sur le plan bactériologique. Or les pollutions bactériologiques constatées sont de l'ordre de 10 à 100 fois supérieures aux taux acceptables correspondant à une qualité B). Le bon fonctionnement des stations
d'épuration peut donc apporter une nette amélioration.

Corrélation qualité/activité agricole
La présence d'animaux d'élevage à proximité du lit du Taravu et de ses affluents est sans doute une source de pollution, en particulier bactériologique. Un inventaire précis n'ayant pu être réalisé dans le
cadre de cette étude, il n'a pas été possible d'évaluer l'impact de cette pollution.
Les activités de transformation agricole étant ralenties, voir arrêtées, pendant la période estivale, elles ne participent donc pas de manière sensible aux pollutions constatées en été. Par contre, les abattages clandestins et les effluents des ateliers de transformation sont peut être à l'origine des pollutions organiques constatées pendant la période de Novembre à Mai.

Corrélation qualité/décharges
A part les pollutions olfactives et visuelles certaines, aucune donnée ne permet, à notre connaissance, de mesurer l'impact des dépôts sauvages et des décharges sur la pollution du Taravu.
Cependant, la gestion des déchets doit s'organiser de manière à ne plus avoir, sur le bassin versant, que les 2 seuls lieux de stockage que sont les décharges autorisées de Zicavu et de Maca Croce.
La fermeture et la réhabilitation des anciennes décharges communales et des dépôts sauvages doivent absolument commencer.
Les décharges autorisées de Zicavu et de Maca Croci sont dotées de traitements sommaires de leurs lixiviats (bassin de décantation et infiltration dans le sol, pour Maca Croci; infiltration directe à Zicavu).
 
En ce qui concerne plus particulièrement la pollution bactériologique (bactéries provenant de déjections humaines ou animales), les décharges ne semblent pas pouvoir être directement incriminées. En revanche, les dépotages de camions vidangeurs (fosses septiques, camping car) pourraient éventuellement être à l'origine de pollutions bactériologiques.